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Le stuc de marbre est l'imitation parfaite du marbre naturel. Les secrets de ces techniques, sont jalousement gardés par les maîtres stucateurs. Les peintres décorateurs imitent bien le marbre, mais ils ne peuvent rivaliser avec ce stuc massif, aussi riche que le marbre naturel.

Mise au point par les maîtres de la Renaissance italienne, le stuc se développe rapidement au XVIIᵉ siècle, principalement en Italie, Allemagne, Autriche-Hongrie. Son coût était inférieur à celui du véritable marbre, et ornait des surfaces impossibles à travailler avec la pierre. Avec cette technique, le stucateur imite parfaitement les véritables marqueteries de pierre dure et de marbre. Ces marqueteries complexes appelées spagliola sont, même pour un œil averti, difficiles à distinguer d'un véritable travail de marbrier. 

Au début du XVIIIᵉ siècle, les stucateurs travaillèrent sur de très grandes surfaces ornementales en stuc ainsi que des éléments architecturaux complexes tels que les colonnes et les chapiteaux. Cette technique, en plein essor à l'époque baroque, s'éteint doucement au début du XXᵉ siècle. L'industrialisation de l'exploitation du marbre fit chuter les prix et porta un coup fatal aux techniques de stucage devenues trop coûteuses. 

 

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Les techniques traditionnelles.

Le plâtre d’albâtre est le liant de base. Il est reconnu pour sa grande pureté et sa dureté. La plupart du temps, ce dernier est gâché à l'eau chaude, ce qui a pour but de retarder la prise. De la chaux y est ajoutée pour sa finesse et son temps de prise. On peut également, ajouter  de la chaux dans la colle pour améliorer sa conservation. La colle joue un rôle important. C'est un retardateur qui empêche le plâtre de tirer trop vite et assouplie la pâte de base. Différentes colles sont utilisées suivant les objets à confectionner. On retrouve de la gomme arabique, de la colle d'os, de la colle de peau. Le sel d'alun est aussi très utilisé ainsi que le borax qui en badigeon, améliore la dureté finale. 

L'ajout d'une fine poudre de marbre (marmo di carrara) à la pâte à stuquer, remonte à la Rome antique. La recoupe et le ponçage  (pierre ponce) à l'eau sont obligatoires pour une belle finition. Sept à huit ponçages successifs sont souvent nécessaires. 

Nos artisans stucateurs peuvent ainsi imiter toutes sortes de marbres difficiles à se procurer sur le marché, voir aujourd’hui disparus. Les brèches et les cailloux du marbre sont obtenus soit par l'introduction dans la pâte de morceaux de stuc colorés, soit par découpe dans le stuc et remplissage d'une nouvelle pâte colorée. Le polissage se fait avec du grès pilé et une molette de pierre. Entre chaque polissage, un plâtre très liquide est appliqué comme bouche-pores. 

La pierre de touche donne le dernier poli, et le tout est traité avec une cire d'abeille.

Nos pièces peuvent être réalisées à la brosse. La technique consiste à appliquer de l'eau et des pigments avec une brosse sur un plâtre encore frais, et à écraser le tout pour que le pigment pénètre l'enduit ; des veines de marbre apparaissaient, créant le trompe-l'œil.

 

 

Outils et matériaux

L'outillage est très spécifique. Nous utilisons une truelle de stucateur à bout carré, des bistouris et des ciseaux à bois pour la marqueterie, une berthelet, ainsi qu’un chemin de fer pour la recoupe. 

Traditionnellement, des pierres à poncer de différents grains sont utilisées pour polir le mortier (pierre de touche, pierre noire, serpentine).

La cale à poncer munie de papier de verre très fin (400, 600, 1000) est utilisée uniquement avec de l'eau. Pour obtenir un poli  plus parfait, nos confrères italiens nous procurent des truelles triangulaires à semelle très lourde, en laiton ou en inox. 

Différents pigments naturels peuvent être utilisés dans de fortes proportions. Il est possible de travailler jusqu'à douze couleurs différentes. L'épaisseur de notre stuc est d'au moins 1 cm, ce qui nécessite une grande quantité de marbre.